Mon coeur de maman, avant mon métier dans la dentelle

Quand on a 20 ans, on a envie de décrocher la lune. Le monde nous appartient. On brûle la chandelle par les deux bouts. Rien ne nous arrête, la soif de réussir et d’apprendre est là. Et puis, est arrivé celui qui a bousculé ma vie et mes nuits …

Le plus beau bébé du monde

C’est toujours le plus beau bébé du monde même si c’est le deuxième et le troisième. Si vous êtes maman, vous avez toutes connu cette première fois que de tenir son enfant entre ses bras. C’est magique, ce moment reste unique. On contemple ses traits, on tient ses petits doigts, on serre contre soi cette petite merveille qui nous appartient.

A nous de veiller sur lui. A cet instant même, notre vie change parce qu’on ne vit plus que pour lui. Il devient le centre de toutes nos attentions. Comme la louve qui protège ses petits, nos enfants sont notre chair et notre sang. On sourit à les voir sourire et on souffre à les voir souffrir.

Contre vents et marées

Tous différents avec leur grand et leur petit souci, ils sont à la fois uniques et exceptionnels. C’est à nous de leur donner le meilleur et de les porter le plus loin dans la vie. Notre rôle est de les aider à grandir, de les éduquer mais aussi de les épauler.

Ce rôle de maman est sûrement le plus beau mais le plus compliquer au monde. Comme il est difficile de les voir souffrir et parfois compliquer de faire les bons choix. Ces choix qui vont guider toute leur existence.

Ma petite Cassandre est née différente. Même si pour moi, elle a toujours été la plus belle. De grands yeux verts et d’énormes boucles blondes. Un sourire et une joie de vivre indescriptible, Cassandre était une petite fille extraordinaire.

Elle avait 4 ans quand ses institutrices ont soulevé le problème, et évidement, une maman ça ne voit rien! Et ça occulte beaucoup de chose. Mais bon à un moment donné, j’ai du me rendre à l’évidence. Cassandre était une petite fille heureuse mais différente.

Commence alors pour nous une longue série d’examens, les hôpitaux, les spécialistes, les bilans qui ne veulent rien dire: hyperactivité mais elle ne grimpait pas aux murs, troubles de l’attention, manque du mot, retard … Conclusion: trois spécialistes par semaine pendant deux ans et de la rilatine que je donnais uniquement pendant l’école.

Mais cela n’allait toujours pas, jusqu’au jour ou le verdict tomba: Cassandre doit rentrer dans un enseignement adapté. Cette nouvelle, je la vis à chaque fois comme si c’était hier, même si je savais qu’il y avait des choses bien plus grave dans la vie. J’avais peur pour mon enfant.

Je ne voulais pas. Je voulais la déscolariser. Et là, tous les conseils fusent. Cette décision est difficile à prendre. Je commence à visiter les écoles, et suis en larme à chaque fois. On en choisi finalement une. La première année scolaire se passe plutôt bien.

Septembre de l’année qui a suivi, Cassandre me demande d’arrêter son médicament. Elle me dit qu’elle se sent mieux sans. Elle savait de quoi elle parlait puisqu’elle n’en prenait pas pendant les vacances. J’arrête de lui donner et je n’en parle pas. L’enseignante ne voit rien! J’arrête son traitement.

Ma princesse, ma belle, ma rebelle

Tout se passe bien mais Cassandre ne progresse pas, je trouve qu’elle stagne.

Je dois me rendre chez le pédiatre pour Maximilien et je ne sais pour qu’elle raison elle m’accompagne. Ce jour là, il prend de ses nouvelles, il l’intérroge beaucoup. Je lui dit que j’ai cessé la rilatine et que ça n’a rien changé. Que je trouve qu’elle régresse à l’école et que j’ai envie de la réintégrer dans l’enseignement ordinaire. Je me dis c’est maintenant ou jamais. Elle a dix ans. Il me demande de l’examiner, il sort son dossier gros comme une bible.

Deux jours plus tard je reçois un courrier de sa part, il me demande de faire passer un scanner à Cassandre. Ma bulle éclate à nouveau, encore un scanner, un de plus ! J’imagine 3 milliards de maladie, j’ai à nouveau peur. On l’appelle, il dit qu’il s’agit juste d’une précaution.

Je n’oublierai jamais le jour où nous avons été chercher les résultats. Ce médecin qui avait suivi mes 3 enfants, reconnait une erreur médicale. Il me dit que j’ai bien fait d’arrêter la rilatine et que s’il était à ma place, il la réintégrerait dans l’enseignement ordinaire. Cassandre avait une craniosténose, opérable avant l’âge de 3 ans mais aujourd’hui, on ne sait plus rien faire.

Enseignement ordinaire, pour une fille extraordinaire

Mon monde s’écroule à nouveau. Mais cette fois je décide de la réintégrer dans l’enseignement ordinaire ! Peu importe ! J’arrête tout ! Avec un avis défavorable de son école et un avis défavorable du Centre Psycho Médico Social (le PMS). Mais je tiens bon, c’est loin d’être facile tous les jours. Cassandre doit se battre aussi, car là, elle a un réel retard à rattraper mais qui a dit que la vie était facile ?

Nous n’avons pas porté plainte contre ce médecin ni contre l’hôpital d’ailleurs. Pourquoi ? Parce qu’il a eu l’honnêteté après 6 ans de refaire des examens et d’avoir reconnu son erreur. Et que s’ il ne l’avait pas fait on en serait toujours au même point.

Et puis les heures de traitement, les heures passées pendant des années dans les salles d’attente, et les kilomètres passés sur les routes n’ont aucun prix à mes yeux.

Apparemment, il y a 11 ans on ne savait pas grand chose sur la craniosténose.

J’ai appris à ne pas juger les autres, à accepter les gens comme ils sont, à tendre la main à celui qui en a besoin. Il est parfois si difficile de prendre certaines décisions, le choix du coeur est souvent le meilleur. Cette épreuve m’a remplie d’amour et a agrandi ma foi.

Ce qui est sur c’est qu’elle est ma source d’inspiration, ce pour quoi je me lève chaque jour. Avez-vous déjà lu Mademoiselle Cassandre?

Voilà, je voulais souhaiter aussi une bonne fête à ma maman qui a toujours été là pour moi. Bonnes fêtes à vous, chères mamans, car quand on est maman, on est forcément formidable. Et une merveilleuse fête des mères à vous toutes mamans d’enfants différents, sachez que vous n’êtes pas seules.

La chanson de ma « princesse » … enfin ma chanson quand je craque.

 

12 Responses

  1. Brigitte Tenret

    7 mai 2013 12 h 41 min, Répondre

    Je trouve votre histoire très touchante, j’en ai eu les larmes aux yeux.
    Bravo à vous et à Walter, très très belle leçon de vie.
    Brigitte

  2. Marisa Ferrari

    7 mai 2013 16 h 54 min, Répondre

    Ho letto questa storia, la sua storia emozionante. Luisa mi aveva detto che Lei era una ragazza fantastica e questo raconto me lo ha confermato. Sono nata a Charleroi e ho vissuto a Lodelinsart, spero un giorno di incontrarla. Lei è una persona speciale. Me n’ero convinta dai raconti della mia amica e dalle sue creazioni. Complimenti. Auguri mamma di Cassandre!

  3. Vanessa

    4 juin 2013 19 h 32 min, Répondre

    Barbara tu es une femme d’exception!! Et Cassandre pour la connaître est une jeune fille magnifique et hyper attachante!! Ti voglio tanto bene

  4. Domi

    9 juillet 2014 13 h 15 min, Répondre

    Barbara je ne me lasse pas de relire tes articles et surtout celui de ta puce CASSANDRE. A chaque fois je suis touchée tubes exceptionnelle gros bisous bonnes vacances et à bien vite DOMI

  5. kty

    5 avril 2015 7 h 03 min, Répondre

    Ma chère Barbara
    Tu es la douceur,la force et la volonté. ..tu es aimante et pleine de gratitude envers la vie et tu as raison…car elle est belle la vie et tu sais en prendre soin.
    Je vous souhaite l amour en tout et à chacun de vos pas.
    tu es aussi un exemple de courage.merci de avoir un jour croise mon chemin.
    Kty

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