Les bracelets de la faim

Du soleil, la mer, un transat, mes vacances paisibles et familiales commencent. J’entends les mouettes au loin et les vieilles dames que j’avais l’habitude de voir se balader dans l’eau un bob sur la tête ont disparues.

Une Europe en crise

Il faut savoir se contenter de petite chose dans la vie, et parfois de ce qu’on a. Mais quand pour certains ces petites choses n’existent même plus, c’est une réelle prise de conscience et remise en question. Comment être heureux quand notre vie est un réel conte de fée par rapport à certains qui ne savent même pas acheter un bout de pain? Parce que même si mes vacances se résument à cinq livres, une paire de croc, trois maillots, deux robes et farniente. Pour certains c’est un réel parcours du combattant chaque jour.

Etendue sur mon transat je vois ces marchands ambulants plus nombreux que d’habitude parce que les plages sont vides. Et surtout parce que  je fais partie des rares clientes potentielles de ces pauvres personnes exploitées par Dieu sait qui.

Je ne peux pas tourner la tête, ni fermer les yeux. Parce que dans ces êtres humains il y’a un gamin à peine plus âgé que William. Pendant que mon fils est là à s’amuser celui là vend des bracelets pour manger.

Mes bracelets de la faim

« Même si tu n’achètes pas Madame, au moins 0,50 cents pour manger » Je m’appelle Alex et j’ai faim.

En coton, des coeurs, des papillons, des libellules et des petites fleurs, de toutes les couleurs.  Ils sont splendides, en coton crocheté. J’en acheté des dizaines mais ils ont  une énorme particularité qui fait toute la différence. Ces bracelets que les touristes marchandent au plus bas prix, moi j’ai donné 0,50 cents en plus.( Leur prix varient entre 1 et 2 euros) Et ils ont eu la particularité de procurer cette étincelle dans les yeux de celui qui les vend.

Au début ils avaient le regard septique pensant que je ne comprenais rien, et puis il repartait avec cette lueur et ce petit sourire qui n’avait pas de prix. J’offrirai un bracelet de la faim à toutes mes copines à mon retour et si vous aussi vous partez cet été et que vous croisez ces marchands ambulants. Faites comme moi ne marchandez pas ces petits bracelets en coton et offrez 0,50 cents en plus.

Et si vous pensez que pour vous  0,50 c’est une grosse somme,  privez vous de quelque chose pour aider un autre être humain. Allez chercher votre pain à pied, ne jetez pas votre pain de la veille, parce que donner c’est aussi un peu recevoir.

Je sais que ces personnes viennent de pays étrangers, peut-être sans papiers, profitent sûrement de revenus illicites pendant que bon nombres d’entres nous payons nos taxes et impôts mais avons nous le droit de refuser le pain à celui qui a faim?  Qui sait si demain nous ne serons pas à leur place?

Victor Hugo disait: « Ceux qui ont faim ont droit »

Sur ma table de nuit mes petits bracelets s’empilent jour après jour. Ce matin Cassandre m’a demandé pourquoi je payais plus cher les bracelets que ce que les vendeurs demandaient…je me suis rendue compte que c’était parce que demain je ne savais pas s’ils allaient savoir manger.

Dans une europe ou il y’a tant d’abondance et tant de gaspillage, savoir qu’un autre être humain ne mange pas à sa faim…..doit avoir une fin. Et si vous changiez vos photos profils avec vos bracelets de la faim achetés cet été ?

 

8 Responses

  1. DANY GILBERT

    19 juillet 2013 12 h 04 min, Répondre

    Coucou Barbara, ton article est magnifique et toi tu es formidable ! comment peut-on se les procurer tes petits bracelets ? bises, Dany

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